Glacier Périto Moreno, le 16 Janvier 2012..

En fin de matinée, nous sortons de El Calafate dans un espace Volswagen bizarre, le ciel bleu et les montagnes enneigées au loin, nous promettent une excellente journée.. 
Ce sera le cas.. Dès le début du trajet, c’est une succession de paysages grandioses.. Le lago Argentino toujours d’un bleu turquoise éclatant, est dominé par la cordillère immaculée de blanc. Après une demi-heure de route, nous atteignons l’entrée du parc national de Los Glaciares Sud. Là, une garde nous donne les recommandations à suivre ainsi que les possibilités d’accès au glacier et nous établissons le plan de la journée. Tout d’abord, approche du glacier face Nord en bateau, puis nous profiterons du centre et de la Sud depuis les passerelles jusqu’en fin de journée..

[…] La croisière commence et déjà le souffle frais du glacier s’engouffre dans nos vêtements. Nous sommes aux premières loges pour contempler ce mur de glace haut de plus de 50m qui nous fait face ; de multiples nuances de bleu et de blanc colorent le glacier. Au fur et à mesure que nous nous rapprochons, nous prenons la mesure de la force qu’il dégage. Nous le mitraillons de photos tentant de lui ravir un peu de sa beauté… Nous avons une chance inouïe car le soleil a répondu présent une fois de plus, nous permettant d’apprécier au mieux l’éventail de couleurs du paysage. Le bateau s’approche vraiment près et nous laisse suffisamment de temps pour l’admirer. C’est très agréable.

[…] Tout en haut des passerelles, on se dégote un endroit sympa pour déjeuner. Le ventre plein, nous repartons à l’assaut du Périto. D’en haut, le spectacle est impressionnant tant l’étendue de glace est gigantesque. Pas moins de quatre ou cinq bras de glace coulent des montagnes et se rejoignent pour former cet immense glacier.. Des tonnes et des tonnes de glace accumulées depuis des centaines d’années.. Le relief du glacier est accidenté, parsemé de pics saillants et d’innombrables failles.. De temps en temps, pendant que nous parcourons tranquillement les passerelles, de lourds bruits sourds parviennent à nos oreilles.. Parfois plus longs, plus forts, ils ressemblent à des grondements du tonnerre.. Surpris, nous comprenons soudain qu’il s’agit de blocs de glace se détachant de la paroi et que leurs chutes provoquent ces bruits impressionnants.. Du coup, nous observons le glacier plus attentivement cherchant à apercevoir ces mouvements du monstre tranquille.. Autant dire qu’il faut s’armer de patience, et avoir de la chance..

[…] Une heure plus tard, quelques alertes sonores lointaines mais rien à se mettre sous la dent..  Mais sous ce soleil de plomb, la glace cèdera volontiers en ses extrémités.. Revenus au point de vue le plus proche du glacier, nous observons attentivement une partie de ce dernier.. En effet, de nombreux petits blocs se détachent et une grosse tour semble vouloir céder.. (c'est le gros bloc penché vers la droite au milieu de la photo..) Elle finit par s’ébranler dans un vacarme immense à peine troublé par les cris de joie  des visiteurs tout heureux, comme nous, d’assister à ce spectacle.. Nous sommes d’ores et déjà pleinement comblés par ce qui nous a été offert, mais d’autres suivront bientôt.. Nous gagnons une passerelle plus calme un peu en contre bas, encore un peu plus près du glacier.. Nous pourrions presque le toucher.. Le même scenario se reproduit, des grondements sourds annoncent la chute d’un second colosse, tout proche du dernier déchu, mais plus gros encore.. La chute de gros blocs de chaque côté confirme l’imminence du spectacle.. Caméra en main, nous sommes France et moi, en première file pour contempler le phénomène.. Chute massive, lente, presque scénarisée, bruits sourds et ondes violentes.. Comme pour un tsunami, l’eau sur le bord du lac se retire suivie bientôt par une vague puissante.. Et de deux !! Journée exceptionnelle, quelle joie !!!  Nous sommes tellement pris par ce que voyons que nous resterons sur les passerelles centrales à observer chaque chute de glace soit-elle petite ou grosse..

[…] Vers 20h, quasiment seuls face au glacier, mais poussés par le vent froid, nous nous décidons à quitter l’endroit.. Un dernier petit regard, un dernier au revoir.. En guise d’adieu, il nous offre un dernier gros effondrement, notre 5^ème, mais c’est toujours quelque chose d’exceptionnel dont il serait difficile de se lasser..  Surprise au parking, il n’y a plus personne, plus aucun garde pour nous dire de partir, nous sommes libres.. Pourtant le parc est censé fermer à 20h30.. Tant mieux pour nous, nous nous arrêtons à l’un des miradors sur la route du retour pour admirer le coucher du soleil.. En attendant le moment fatidique, nous préparons un diner de toute beauté.. D’autres touristes nous rejoignent mais sont visiblement aussi surpris que nous du laxisme ambiant.. Nous en profitons en prenant notre temps, et envisageons un moment de camper non loin, sur un petit terrain dégagé avec vue plongeante sur le glacier.. Mais afin d’éviter les ennuis, une amende ou de devoir payer une journée de parc supplémentaire, nous en sortons finalement vers 23h, la nuit fraichement tombée..