Punta Arenas et Puerto Natales, les 08, 09 et 10 Janvier 2012..

Il est 15h lorsque nous accostons à Punta Arenas. On décide de partager un taxi avec Stéphane et Ju-Mi pour rejoindre le centre ville ; on y trouve un hôtel sympa avec un petit dortoir que nous partagerons. 

Pour passer la soirée, on décide de se concocté un bon petit repas et sortons faire quelques courses au supermarché proche de l’hôtel. Là-bas on trouve tout ce qui conviendra à notre bonheur : de la bonne viande rouge, de la salade pour les filles, des bières, des apéros et du vin. Nous nous mettons en cuisine où  ce fut un vrai plaisir de mitonner  une délicieuse petite salade. Un peu plus tard,  le début des festivités peut commencer : apéro saucissons, olives et chips. Nous passerons ensuite à table et ce fut un vrai régal malgré une sauce légèrement piquante (euphémisme..) recouvrant abondamment nos tendres filets de boeuf… Nous avons vraiment passé une excellente soirée !! Vive la république, et vive la France.. 

[...] Le lendemain, nous décidons d'aller faire un peu de shopping dans la zone franche située à 2 ou 3 kilomètres de Punta Arenas, capitale de la région Magallanes.. Nous y voilà, en un petit tour de taxi.. Les grands magasins discounts couvrent la zone, nous apprécions surtout celui vendant du matériel de camping.. Après quelques minutes de réflexion, nous achetons un petit sac à dos de rando pour France, afin de porter l'eau et la bouffe.. Puis, nous acquérons également une tente 2 places made in china et un mini matelas isolant en aluminium.. Nous voilà super équipé pour les treks.. Petits regrets, rupture de stock pour les cousins gonflables.. Dommage.. Espérons que cette tente pas chère tienne le coup au moins quelques nuits.. (et nous aussi..) 

[...] Une pluie fine nous accompagne jusqu’à l’entrée du cimetière municipal, un des plus beaux et hétéroclites de l’Amérique du sud.. De longues files d’arbres taillées en cônes, des mini barres de HLM empilant des centaines de stèles funéraires et des tombes plus fleuries les unes que les autres.. Anecdote, un cortège funèbre assez impressionnant, composé d'une bonne centaine de personnes voir plus, arriva au même instant que nous à l’entrée du cimetière et nous poursuivît un moment au fil des allées alors que nous changions de direction essayant de leur fausser ( petit jeu de mot..) compagnie.. Hasard oppressant de cette procession que nous semblions précéder.. La pluie redoublant, nous ne sommes pas rester bien longtemps et avons regagné l’hôtel prestement..


[...] Le lendemain.. Direction, le musée de la marine de Punta Arenas. Celui-ci s’étale sur deux étages. Au premier plusieurs maquettes de navires, notamment ceux de la marines chiliennes, encore une fois, j'apprécie à sa juste valeur.. Je vais commencer une collection de maquettes de bateau en rentrant en France si ça continue, je suis de plus en plus fan.. Aussi, quelques biographies des membres importants de la marine nationale. Ils retracent par ailleurs, la célébration du bicentenaire du Chili,  où cours de laquelle eut lieu une régate autour du cap Horn comprenant la participation de nombreux pays dont l’Espagne. 
Note historique, tous les pays du cône sud-américain sont en bicentenaire car ils ont commencé à se rebeller contre la monarchie espagnole il y a 200 ans, grâce au soutien indirect de Napoléon et ses amis foutant une belle pagaille en Espagne à l'aide de mensonges, trahisons et fourberies diverses.. Bravo, le pays des droits de l'Homme.. Bref, au deuxième étage, hormis les salles sur les cartes, le guidage, les drapeaux, la radio, la salle m'ayant le plus intéressé fût celle sur l’histoire navale du Chili narrant les épisodes de la guerre contre le Pérou et la Bolivie en 1879-1884.. En, clair, un petit musée complet et pas cher, on a bien fait de rester.. 

[...] Arrivés à Puerto Natales, nous déposons rapidement nos sacs à l’hôtel et filons direct à la Conaf, l'office des forêts chilien, connaître les dernières actualités concernant le parc Torres del Paine.. Amis voyageurs, ne faites pas confiance au Lonely, les adresses ne sont pas correctes.. Nous trouvons finalement l’office à l'accueil très sympathique mais qui nous confirme malheureusement les infos de la veille, à savoir la fermeture d'une grande partie du parc dont la moitié du W, sentier le plus conu que nous voulions effectué.. 
L'entrée par le Lago Pehoé est fermée, seule celle de la Laguna Amarga est ouverte nous contraignant ainsi à devoir toujours rebrousser chemin.. Deux lueurs d’espoir, l’ouverture prochaine de la vallée française ou du dernier tronçon du long sentier nord nous offrant une sortie et permettant de ne pas devoir revenir totalement sur ses pas.. Ce dernier n’était pas du tout envisagé à la base mais bon, on verra bien.. 
Attendre une ouverture prochaine ne servirait peut être à rien et pour faire quoi ? Nous achetons finalement les billets de bus pour le parc, le départ est prévu demain matin à 7h30.. Sur internet, pas grand-chose de nouveau, nous étudions les différents plans, nous en saurons plus à l’entrée du parc sur l’évolution des sentiers dispos et choisirons notre trajet en fonction des forces et envies chaque jour.. En attendant, nous explorons, un peu dans le froid, le petit centre-ville.. L’un de leurs emblèmes est un gros paresseux, espèce éteinte dont des restes ont été trouvés dans une grotte pas loin d'ici.. Sur la place, une belle locomotive à vapeur trône sur des rails.. A force de supprimer toutes les lignes ferroviaires, ils ont bien du recycler leur matos.. 

En face, un resto attire notre attention.. Petit Bib’ effectue une conversion instantanée en Bibou l'ogresse et expose aussitôt une impressionnante artillerie d’arguments : trek difficile à venir, il nous faut des forces surtout qu'on va surement mal manger dans le parc avec nos petites réserves et plusieurs jours sans resto.. Il y a surtout une irrésistible odeur de viande grillée.. On se décide à aller voir la carte sachant pertinemment que cette étape nous entraîne à l’intérieur dans 95 pour cent des cas.. Aussitôt dit, aussitôt fait, une table pour deux svp.. Saumon grillé purée maison pour Bibou, une belle pièce de viande pommes de terres vapeur pour moi, et une bouteille de vin chilienne en prime.. On a quand même hésité avec le menu parrillada  viande à volonté, peut être au retour du parc.. Avant de rentrer se coucher, derniers préparatifs, Torres del Paine, nous voilà..

Croisière des fjords du bout du monde, les 07 et 08 Janvier 2012..


A partir de ce moment là, nous avons commencé à longer la cordillère de Darwin.. C'est un petit massif pourtant très hostile, déclaré zone blanche, c'est à dire où l'homme n'avait jamais mis les pieds, jusqu'à très récemment qu'une équipe de vieux montagnards français a finalement réussi à franchir.. Pour nous, depuis le pont, ce n'est qu'une succession de glaciers plus beaux les uns que les autres, de fjords acérés surmontés de pics enneigés.. Le premier des glaciers atteint est l'Italia, nous avons été époustouflés par sa magnifique couleur bleutée; c’était la première fois que je voyais un si grand glacier se jeter dans la mer, tous ces litres d’eau en mouvement figés par le froid… 

De majestueuses langues de glace millénaires.. Durant toute l’après-midi, nous croiserons sur notre route d'autres glaciers, dont également le glacier Frances d'où s’écoulait une cascade à son extrémité, glissant vers la mer. La journée aura été ponctuée d’aller-retours de notre place à regarder bon nombre de film d’action, voire même d’horreur.. (oui, encore des films super chelou, on sait pas d'où ils les sortent, mais c'est comme les films dans les bus argentins, il faudrait retrouver les titres, ils sont vraiment collectors..) à l’extérieur pour photographier ces instants magiques en bravant le froid glacial. Merci North Face et l'équipement de compét pour lutter contre le vent.. De quoi finir tout bleu comme Jack dans Titanic en deux minutes.. 

Le soir, le repas fut bien plus sympa : une petite soupe et un bon plat de spaghettis à la bolognaise ont rempli nos estomacs vides pour la nuit à venir.  Les repas sont l'occasion de retrouver Stéphane et Ju-Mi au chaud et non sur le pont.. Après avoir discuté et passé une partie de la soirée avec eux, nous regagnons nos sièges d'où nous observons encore et toujours les paysages extérieurs..  

Un épais brouillard s’était installé rendant l’atmosphère un peu plus mystique. Les tons des canaux et bras de mer que nous empruntons changent eux aussi volontiers en fonction du taux d'eau douce, aussi n'est-il pas rare de voir une démarcation franche autour des glaciers ayant les pieds dans l'eau.. Vers 23h, j’ai commencé à sombrer, mais bien vite réveillée par notre  voisine de derrière qui avait un ronflement d’ours en colère…carrément insupportable ! Xabi n’a trouvé le sommeil que bien plus tard, profitant de la lumière des nuits australes.. A cette latitude, il ne fait pratiquement jamais nuit.. Il a même fait un petit tour au poste de commande du navire et le capitaine lui a gentiment montré différentes cartes marines et fournit des informations sur les caps, la vitesse et les éléments importants à ne pas louper sur la route, ou plutôt sur la mer. 


D'ailleurs, la nuit s’annonçait courte car dès 5h du mat', Stéphane est venu le réveiller pour observer un énième glacier pendant que je dormais profondément. Ils m'ont réveillés peu après éblouis par le spectacle du soleil se levant au dessus des monts glacés.. 
Un beau ciel de traîne en prime..  Ils sont aussi repartis à la capitainerie pour savoir à quelle heure nous apercevrons le Sarmiento, un sommet culminant à plus de 2000 mètres. Re-réveillé vers 7h car nous approchions de cette superbe montagne également recouverte d’un glacier massif. Quel beau réveil un peu comme dans un rêve mais je suis tout de même vite replongée dans la réalité grâce ou plutôt à cause du froid terrible s'infiltrant dans la moindre faille de nos vêtements. Il fait un soleil éclatant en cette matinée dominicale lorsque nous savourons notre petit déjeuner et ayant franchi la plupart des sites d’intérêts, nous planifions dorénavant les jours suivants..

 

Puerto Williams, Chili, du 03 au 06 Janvier 2012..

Ce matin-là, réveil à 8h pour notre dernier petit déj au Tango B&B ; on savoure nos derniers croissants sachant qu’on n’en reverra pas de sitôt ! Prêts à partir et à quitter Ushuaia et l’Argentine, en direction du Chili…
[…] La traversée n’a duré que 40 minutes… Moi, j’étais bien à l’avant même si  ça a un peu secoué mais Xabi était tout serré à l’arrière entre deux autres gaillards.. Pas pour autant une traversée d’aventuriers.. Mais très heureux de poser enfin un pied au Chili, après l’avoir observé depuis Ushuaia pendant 10 jours.. Bienvenidos a Chile !! Puerto Navarino, où nous débarquons n’est qu’une mini base de l’armée chilienne, poste frontière ou vivent trois ou quatre fonctionnaires et leur famille.. Les formalités seront effectuées à Puerto Williams après une heure et demi de piste..


[…] Nous nous rendons directement à la mairie pour officialiser par un joli tampon notre entrée au Chili.. J’en profite pour m’échapper à l’office de tourisme dans le bâtiment d’à côté.. C’est en réalité un mini bureau désordonné tenu par deux jeunes filles du coin qui distribuent gentiment des cartes et prospectus des activités des alentours.. Le must c’est quand même le trek de 4 ou 5 jours Dientes de Navarino..  Merde, on ne dispose pas d’assez de temps, ça sera sans nous.. La conductrice nous dépose à un petit hostel sympa tenu par des amis à elle.. Accueillis par le bruyant patron, nous nous décidons pour la chambre double.. Nous nous installons sommairement et partons en ville à la recherche du resto conseillé par Jean-Mi je gueule tout le temps.. Pour pas le faire répéter, j’ai fait celui qui a compris, mais bon les infos sont floues.. Avant de s’y rendre, on doit passer au distributeur retirer nos premiers pesos chiliens.. Très colorés !!


[…]  Le temps est brumeux mais étonnamment lumineux.. Il est tout de même 21h passée.. On déambule dans le centre-ville (village ??) de Puerto Williams, autour de leur place ou trône un joli sapin et une petite crèche.. Un jeune chientou nous rejoins et nous accompagne jusqu’au port.. Il monte avec nous sur le ponton militaire et enfreint lui aussi les règles de l’armée chilienne.. Mais à cette heure-ci la place est déserte, et après trois quatre photos nous revenons sur nos pas pour entamer la costanera.. Au fil des minutes, on sort définitivement de la sieste et profitons du paysage, singulier car de l’autre côté du Beagle, les montagnes argentines sont couvertes de nuages fins.. Balade agréable.. Nous passons devant l’ancien port civil, dont ne reste qu’une partie du ponton.. Plus loin, des bateaux à sec sont alignés près de la rampe d’accès à la mer.. Certain visiblement inutilisable, d’autres tagués.. Un parking cimetière à bateaux.. 
Un drole d’engin git sur la plage de galet, la poupe inondée, proue ressemblant aux bateaux de débarquement comme dans le soldat Ryan.. Etrange.. Des restes de la pêche locale, les crabes centollas et des cagettes trainent à l’avant de ce monstre marin.. Avec l’envie de marcher et revenue également la faim, par chance nous sommes dans le secteur du resto, en même temps c’est pas grand.. Normalement, il faut absolument réserver à cause d’une vague histoire d’autorisations en attente, mais bon on a eu des indications supplémentaires, notamment le nom de la rue, on va essayer de la repérer.. 
En passant devant, le gars nous repère et nous ouvre la porte.. Il nous propose de nous installer, puis nous offre un petit ponche de bienvenue.. Le ponche en question servi au bar de l’arrière salle, est une sorte de sangria locale.. Très bon mais surtout nous aimons très vite l’ambiance, la déco et la musique du bar.. Un deuxième gars s’occupe du bar, et en attendant que nos plats soient prêts nous discutons avec lui.. On parle un peu de tout, aimant de plus en plus le bar.. Légère ambiance du Piano-Bar pour les connaisseurs.. Il commence à nous raconter comment fonctionne ce bar et son histoire.. C’est une sorte de bar collectif, le gars en cuisine, est le « patron », un jeune du coin voulant ouvrir un bar différent, alternatif.. Tout a été construit et aménagé en un an et demi, pas d’argent à la base, faits par les uns et les autres, amis ou de passage, et fait de bric à brac ou matériaux recyclés, ou trouvés sur la plage, ensemble très réussi.. Nous y passerons une excellente soirée, buvant avec eux la barrique de ponche..
[…] Sitôt le repas fini, ils nous proposent, de repasser par le bar, pour s’installer sur les fauteuils boire un verre avec nous.. Ambiance très sympa autour du poêle à bois qu’ils allument pour l’occasion.. On échange beaucoup, parlons de choses et d’autres, finissent de nous raconter leur projet.. Un restaurant-bar de type communautaire, se voulant en dehors du système, hippie moderne en quelques sortes.. En tout, ils sont 6 ou 7 amis résidants ou de provisoires, vivant de ce commerce.. Ils s’affairent désormais à mettre sur pied une ferme pour produire tous les légumes nécessaires à la cuisine et aux cocktails, la viande et le poisson étant déjà locaux.. Le père Noel, surnom qui lui est donné à cause de sa grosse barbe blanche, le troisième joyeux luron présent ce jour-là, arrive. Lui est plus âgé, fraichement rentré d’Italie où il a émigré durant 31 ans fuyant la répression de la dictature chilienne.. Facile à la discute, il se sert un verre et s’assoit avec nous.. Il sera chargé de la ferme..

Nous passerons en réalité nos quatre soirées à Puerto Williams dans ce resto-bar.. La dernière photo étant un repas où nous étions invités à dîner pour fêter avec eux l'arrivée d'une amie.. Du centolla, délicieux.. Nous nous y sommes fait des amis, en dehors de la relation client, souvent invités.. Tous chiliens, très ouverts et sympathiques, nous y serions restés quelques jours de plus volontiers si nous n’avions d’ores et déjà pas réservé le ferry à travers le fjord pour rejoindre le continent..

[…]  Le lendemain, nous décidons d’aller visiter le parc ethnobotanique  Omara qui se situe à 4km de la ville.. Nous voilà donc partis sur la route, encouragés par un magnifique ciel bleu, et dans le coin c’est plutôt rare, alors profitons-en. A la sortie de la ville, un panneau nous signale le parc à 6km…étrange car tout le monde nous a dit qu’il se trouvait à 4km ; espérons qu’ils aient raison ! Nous marchons pendant une petite demi-heure sans même croiser une seule voiture… autant dire que pour le stop, si nous fatiguons, c’est pas gagné. Un peu plus loin, nous apercevons  un panneau nous indiquant un musée historique ; pourquoi pas nous verrons bien ; nous longeons un petit chemin dans un bosquet pour y parvenir.
 En fait, ce n’est pas vraiment un musée à proprement parler mais seulement un ancien char d’assaut ainsi que des canons exposés au milieu des arbres. L’intérêt majeur que nous avons trouvé à cet endroit est le magnifique panorama sur le canal de Beagle et les montagnes d’en face.. Le soleil rendant le tout splendide, la force du vent donnant naissance à quelques ondes à la surface de l’eau. A peine 5 minutes plus tard, un panneau nous indique finalement le parc à 300 mètres ; impeccable, nous avons à peine mis 45min pour rallier l’entrée du parc. A celle-ci, nous trouvons, une petite cabane vide avec simplement un carnet à remplir avec nos noms et quelques indications, mais pas de cartes du parc.


Mamans, ne lisez pas la suite, sautez un paragraphe..

[…] Nous cheminons à travers cette forêt pendant une petite heure, jusqu’au moment où nous devons choisir de rebrousser chemin ou de pousser un peu plus loin afin de voir une cascade, balade qui nous ramènerait près de Puerto Williams ; nous optons pour la cascade. Sauf que petit à petit, le chemin est devenu de plus en plus flou, jusqu’à ce qu’à un moment donné, il soit totalement inexistant ce qui ne me plaît généralement pas beaucoup. Mais bon, Xabi a l’air de gérer son affaire ; là où ça a commencé à bien me stresser c’est quand il a  proposé de passer sous les barbelés et de couper à travers la forêt pour rejoindre la route. Je ne sais pas, mais je trouve ça peu rassurant de s’aventurer dans des centaines d’hectares de forêt sans carte ni aucune connaissance des lieux…apparemment Xabi avait l’air de savoir où on était et faisait son possible pour me rassurer.
Parfois de petits chemins semblaient se dessiner, parfois c’était vraiment la merde, terrain très boueux parsemé d’arbres morts.. Mais en bonne cartésienne, je ne crois que ce que je vois… Puis, au bout de longues minutes de recherche, enfin un sentier un peu plus gros, un vrai sentier quoi.. Il longe une rivière,  et puisqu’on cherchait une cascade, c’est plutôt rassurant.. Sauf que celui-ci amène finalement au bord de la rivière dans l’intention de la traverser.. Mouais, pas nombreux sont ceux qui récemment sont passés par là.. Xabi passe à deux doigts de plonger dans la rivière quand l’arbre rongé par l’eau craque sous ses pieds.. Il s’en sort heureusement avec juste une petite frayeur.. Petit à petit, sautant de cailloux en cailloux à peine immergés et aidée par Xabi, je traverse ce terrible torrent.. Je ne fus totalement rassérénée que lorsque nous avons enfin retrouvé quelques mètres plus loin, le chemin de graviers conduisant à Puerto Williams.


Lecture autorisée tout public..

[…]  Le lendemain, la pluie a cessée et le ciel paraît même dégagé ; pas de temps à perdre, on prend le sentier qui part derrière la statue de la vierge.. 
Vingt minutes plus tard, on arrive au début du chemin de randonnée qui mène au cerro de la bandera ; il y a environ 500 mètres de dénivelé et ça grimpe pendant une heure environ. Pendant l’ascension, on traverse une forêt typique du coin ; le chemin est bien indiqué cette fois-ci…Néanmoins ça grimpe sec et ce n’est pas facile, surtout pour Xabi qui porte le sac avec les provisions pour la journée, qui pèse bien lourd. On effectue un premier arrêt à mi-parcours, au niveau d’un mirador d’où on a une vue imprenable sur le canal.. 


On profite de la vue splendide quelques minutes mais pas trop pour pas perdre notre élan. Pendant le reste de la montée, on s’aperçoit que petit à petit le ciel se couvre…il faut se dépêcher sinon nous n’aurons aucune visibilité une fois au sommet. Nous approchons du but, lorsque tout à coup, contre toute attente, de la neige se met à tomber. Pour nous c’est vraiment énorme car ça fait bien deux ans que nous n’en avons pas vu ! 
Mais qui dit neige dit aussi ciel totalement couvert et grand froid. Avec effort, nous atteignons enfin le sommet où se trouve le fameux drapeau chilien (cerro bandera, je rappelle, essayez de suivre..) 
Au sommet, on subit des rafales de vent et de neige frigorifiantes.. Xabi immortalise ce moment même s’il a bien failli y perdre ses doigts avec ce vent glacé.  Nous décidons d’interrompre la randonnée car je commence à avoir le pantalon trempé et vraiment froid. C’est dommage car nous aurions vraiment aimé pousser plus loin et avoir un panorama sur le reste de l’île. Au moment où nous décidons de rebrousser chemin et rentrer, la neige cesse et le ciel se découvre un peu nous laissant entrevoir quelques beaux sommets enneigés. C’est vraiment très beau et nous avons encore plus de regret de ne pas continuer. Avant de partir, ayant atteint le point le plus austral de notre voyage, Xabi se décide enfin à manger les spéculos que je me traine depuis la France.. Une histoire de défi avec son pote Thomas le belge, de dégustation de spéculoos, à l’endroit le plus australe possible. Mission accomplie !!


[…]  Le lendemain, après une courte nuit.. Parfait, le soleil est là, nous sommes prêts après un petit déj rapide, direction l’est de l’île.. Le bout de la piste est à 32km, l’aller-retour peut se faire dans la journée, mais nous ne sommes ni de très grands vététistes ni très en forme.. Au bout d’une heure et demi de vélo et de montées à pied, une petite esplanade en contrebas nous accueille à bras ouvert pour une petite pause.. De 10 minutes, elle se transforme vite en pic-nic et sieste de deux heures.. 


Le paysage est magnifique, pas un bruit, le soleil brille dans un ciel encore étonnamment découvert.. Une fois de plus, faute de précaution, le coup de soleil sera au rendez-vous, et on peut dire merci à ce fichu trou dans la couche d’ozone.. Vers 15h, nous nous décidons à reprendre la route.. Quelques nuages sont finalement arrivés et voilent le soleil provoquant une rapide chute de la température.. 
Néanmoins, on entame la deuxième difficulté du parcours, la première nous avait déjà bien découragé, la deuxième n’est pas mieux, mais offre depuis son sommet une vue spectaculaire sur les îles de l’estancia Haberton et le canal Beagle.. Il ne nous reste qu’une dizaine de kilomètres pour atteindre le but mais nos jambes souffrent déjà assez, et nous avons notre compte en terme de paysages.. Demi-tour, face au vent, le retour sera long et laborieux..

[…]  De retour à l’hôtel, nous recroisons les gabaches rencontrés au petit déj, des parisiens, alsacien et coréenne d’origine, bien sympa.. Nous leur proposons de venir passer la soirée au bar et filons dans la chambre se reposer enfin.. Au final, nous sortons de la chambre vers 22h passées, pas très en forme mais on veut aller voir le concert de blues dont on nous a parlé toute la semaine et boire un dernier petit verre avec nos amis..
Le resto et le bar sont pleins à notre arrivée, tranchant avec l’ambiance intimiste  lors des soirées précédentes.. Il ne reste qu’une table libre où le couple de parisiens est justement en train de s’installer.. Heureux hasard, nous nous installons avec eux.. L’ambiance du bar néanmoins, nous plait moins.. Ils sont débordés, et nous les voyons à peine.. Nous en profitons surtout pour mieux connaitre Stéphane et Ju-Mi qui nous racontent leur péripéties pendant le trekking des Dientes et la fameuse journée de tempête de neige.. Avec le recul, nous sommes content de ne pas y être allés car ça semble avoir été une bonne galère..

Nous voyagerons à partir de cette soirée-là, et notamment dès le lendemain à bord du ferry à travers les fjords, avec Stéphane et Ju-Mi, pendant une vingtaine de jours, ayant à peu près les mêmes envies et conceptions du voyage à travers la Patagonie..