Chonchi, le parc National Chiloé et Castro les 08 et 09 Février 2012..

Nous voilà arrivés dans la ville de Chonchi, une paisible localité de pêcheurs.. La première  chose que nous apercevons en descendant est sa magnifique église, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.. Sa façade jaune est bleue, est dominée par une tour centrale, architecture typique des églises de l’île.. Faite tout en bois, elle est peinte à l’extérieur comme à l’intérieur ; d’ailleurs sa voute centrale est constellée d’étoiles sur fond bleu.. Une petite rénovation ne lui ferait pas de mal mais nous sommes tout de même charmés par son style authentique et atypique.. A l’office de tourisme, une dame nous expose les centres d’intérêts de la commune et nous propose aussi de laisser nos sacs sur place pour visiter plus tranquillement.. Parfait, nous allons pouvoir visiter la ville et faire le plein avant de se rendre à Cucao, porte d’entrée du parc National Chiloé..

 
Nous nous rendons vers le front de mer mais la plage n’est vraiment pas extra ; beaucoup de vase, pas vraiment de sable.. Pas grave on n’est pas venue pour la baignade.. Le marché municipal est tout proche.. Au rez-de-chaussée, se trouvent quelques rares marchands de poisson.. En revanche, à l’étage, d’autres artisans exposent surtout des habits et accessoires en laine, ainsi qu’une boisson locale, la « licor de oro ».. Pas mauvaise du tout.. Je me laisserais finalement tentée par une paire de gants faits main et très colorés. Il y a aussi un restaurant avec jolie vue sur la baie mais il n’est malheureusement pas ouvert à cette heure précoce. Avant de repartir, nous faisons quelques provisions et prenons le bus pour Cucao..

 

[…] Nous plantons la tente au camping,  Xabi enfile un short et ses claquettes et nous voilà lancés vers le Pacifique. Pour la première fois de notre vie, nous allons découvrir le plus vaste océan du monde.. Il nous faudra tout d’abord traverser une vaste zone de dunes très boisées, avant d’atteindre la plage.. Le sentier est fort agréable, bordé de jolis arbustes, les pieds dans le sable, le soleil brille, ça sent bon l’été.. Nous approchons, en entendant au loin, le rugissement de l’océan.. Un détour au mirador nous permet d’apercevoir enfin la plage et ses rouleaux.. A vrai dire, on dirait une plage des landes, s’étendant à l’infini de droite à gauche.. 

        

Xabi ne peux résister à l’envie de tremper les pieds dans l’eau. Il traverse une espèce de petite étendue d’eau formée par le retrait de la mer et s’éloigne en direction du  monstre bleu et blanc.. Moi, j’en profite pour faire bronzette au soleil et observer tout ça de loin.. Il touchera au but en plongeant pieds et mollets dans l’eau tempérée du PACIFIQUE !!

 
 
 

[…] Nous entamons ensuite l’un des seuls sentiers que propose le parc Chiloé.. Celui-ci  chemine à travers une forêt composé d’arbres natifs de l’île et se veut davantage une visite guidée, qu’une véritable randonnée..  Des passerelles en bois nous conduisent tout au long de cette balade.. De nombreux panneaux explicatifs nous en apprennent beaucoup sur la flore endémique, mais c’est assez rapide et on ne s’enfonce par vraiment dans la forêt.. Malgré quelques beaux spécimens d’arbres, notamment certains avec de grosses racines hors sol, le parc nous a paru un peu décevant.. L’unique alternative proposée est une randonnée de près de 15 bornes, par la côte, jusqu’à un village de pêcheur, uniquement accessible à pied.. Il aurait fallu se taper le retour également ou continuer plus loin, tous deux difficilement réalisable avec nos sac à dos ou dans la journée.. Dommage..

 

[…] Castro..  La rue menant vers la place d’armes est très animée, nombreux vendeurs ambulants par ci par là.. La place principale est dominée par l’église San Fransisco, l’une des plus imposante de l’île, avec son style néogothique ; en revanche sa façade, autrefois très colorée est aujourd’hui un peu défraîchie.. Elle est mieux conservée à l’intérieur, sertie de très beaux vitraux que le soleil met parfaitement en valeur.. Nos pas nous mènent alors vers le port.. Là, on nous propose des excursions pour voir depuis la mer les palafitos.. Ce sont des habitations en bois typiques de Chiloé, perchées au-dessus de la mer à l’aide de grands pilotis et totalement démontables pour faciliter leur transport.. Avec le temps qu’il fait, ce sera bien agréable.. Nous nous installons à l’arrière de l’embarcation, vêtus des classiques gilets de sauvetages..  

 


La visite commence, nous longeons les palafitos.. Les bateaux s’amarrent généralement à l’arrière de celles-ci, mais là, nous sommes un peu déçus.. Elles paraissent vides, et bien moins colorées que nous l’imaginions.. De plus, la balade est assez brève et nous nous en retournons déjà. Heureusement, une otarie apparût sans crier gare, sautant hors de l’eau près de l’embarcation.. Plus loin, nous visitons un petit square, anciennement la gare de Castro.. Toutes ses installations, notamment ses voies, furent détruites lors du tremblement de terre qui ravagea la région en 1960, le plus violent jamais enregistré sur la terre.. Il ne reste que quelques vieilles locomotives exposées ; de quoi étoffer les spéciales dédicaces à Mika..
                                                                                                                                                          
            
 
[…] En fin d’après-midi, direction le musée de la ville, gratuit et intéressant.. Traite de l’histoire de Chiloé, des Chorons, et de leurs créatures mythologiques.. Aussi de l’artisanat de la laine et du bois.. Une vision globale et générale de l’île, très positif.. Le soleil brille encore de mille feux lorsque nous en sortons, aussi nous reste-t-il encore un ensemble de palafitos à découvrir, à l’ouest de la ville.. 
Nous les observerons depuis un parc, ayant une vue plongeante sur le front de mer.. Cette petite place herbeuse et ce banc face au soleil nous accueillent divinement bien.. Le temps d’une agréable pause.. Nous nous dirigeâmes ensuite vers le centre, à la recherche de cartes postales.. Cette activité devint depuis deux ou trois semaines, un véritable calvaire.. La traque de ces petits trésors nous jouait souvent des tours et bien des villes et villages n’en possédaient pas.. Castro étant la capitale de Chiloé et de surcroit une ville assez touristique, nous pensions en acquérir facilement.. La recherche fût laborieuse, mais fortuitement, non veine.. Sur le côté de l’église, une foire artisanale comme il y en a 100 sur l’île attira notre attention et c’est là que nous initiâmes nos recherches.. Peine perdue, rien que des bonnets, des chaussettes et des gants en laine.. Sur la pelouse, une animation proposait de se divertir dans deux ou trois énormes châteaux gonflables et des trampolines.. J’aurai payé l’entrée à Bibou si une horde de gamins n’occupaient pas déjà les lieux.. 
Une papèterie toute proche nous indiqua finalement où trouver notre bonheur.. Au marché.. Encore une foire artisanale mais en plus grande, en bas de la ville, proche du port sur la costanera.. En traversant la place, nous y trouvâmes une grande animation, un air de fête propre à la nonchalance des fins d’après-midi estivales.. Des joueurs d’échecs s’affrontent sur de modestes tables entre une librairie ambulante et un violoniste jouant un air de piaf.. 
Bibou y achetât un bouquin en espagnol, le parfum de Suskind, afin de se familiariser davantage à la langue et étoffer son vocabulaire.. Une ambiance toute aussi animée résidait sur la costanera, tout au bout d’une longue rue amenant près du port.. Non loin, le marché de Lillo, couvert nous attendait.. Passant les détails, notre quête semblait ne jamais finir lorsque la tour de cartes postales apparut enfin.. Décevante.. Nous achèterons néanmoins deux ou trois cartes chilotes.. Sur la petite place jouxtante, un groupe de musique familial chantonnait quelques morceaux locaux, l’adolescente au micro semblant s’ennuyer profondément..

Quellon (Chiloé) les 06 et 07 Février 2012..

Au port, c’est littéralement un gros bordel.. Le bateau décharge encore les véhicules du voyage précedent, et les passagers attendent sur le pont supérieur pour pouvoir descendre.. On nous dit de nous mettre à l’abri dans une large cabane afin d’attendre notre tour.. Nous embarquerons après deux bonnes heures d’attente, où nous avons observé toute l’inefficacité et nonchalance du personnel de Naviera Austral.. Certains conducteurs sont aussi de gros manches à l’heure d’enfourner leurs véhicules au cœur du bateau.. Nous ne sommes pas mécontents de gagner nos sièges dans la chaleur confortable du salon passager.. Le bateau en revanche n’est pas très beau, et les accès vers l’avant sont bouclés.. Nous quittons le continent pour gagner après quatre heures de traversée, l’île de Chiloé..

 

[…] Une animatrice nous explique tout sur le parc National Tantauco, tout neuf, crée en 2006 par l’actuel président Pinera.. Il existe une rando de 5 jours, sans trop de dénivelés, se finissant dans un mini village totalement isolé d’où nous pourrions rentrer en bateau.. Alléchant programme, le seul hic c’est que les transports n’interviennent que les lundis, mercredis, et vendredis, et que demain on est mardis, donc jour off.. De retour dans notre chambre, on étudie la question très sérieusement.. On établit un budget, très intéressant, un programme de marche plutôt accessible, et cherchons des commentaires sur des expériences d’autres randonneurs.. Pas grand-chose à se mettre sous la dent, il n’est encore que très très peu visité malgré qu’il ait été déclaré l’un des 25 plus grands parcs pour sa biodiversité au monde.. Enfin, un blog en anglais nous refroidi instantanément.. Chemins boueux, tourbières, escalade, troncs d’arbres et racines en guise de sentier.. Les sangsues vivants dans les boues où l’on s’enfonce jusqu’aux genoux décident irrémédiablement un refus catégorique.. Nous nous rendons compte que cela est trop extrême pour nous et n’oublions pas que nous sommes sur Chiloé où il pleut très souvent, ça peut vite devenir très galère.. 
Cette décision prise, nous partons surveiller les préparatifs du cordero.. Il est d’ores et déjà bien embroché sur les longues tiges en fer.. Toute la famille s’est réunie avec les amis, aussi sommes nous les seuls touristes.. Ils sont extrêmement accueillants et tentent de nous mettre à l’aise.. Le maître de maison est aux petits soins pour nous et nous divertit de ces histoires et jeux de mots.. Certains ne sont pas compris mais l’essentiel est ailleurs.. Le diner est prêt, une grosse assiette de cordero chacun, patate, pain et préparation tomate oignons à la coriandre pour accompagner.. Un régal, ça vaut le coup de le laisser sur les braises pendant trois heures.. Les verres de vin s’enchainent, on a même droit à une deuxième assiette, au cas où on aurait encore un peu faim..  C’est alors que l’on nous sert des bières, et passons la soirée à discuter avec eux, comme si nous étions à la maison.. Le fil rouge sera une tasse en forme de verge, proposée à France pour boire le vin.. Le mot « bite » les a beaucoup fait marré d’ailleurs.. Une excellente soirée, décidemment, les chiliens sont vraiment de très bons hôtes.. Fin de soirée un peu gui-gui je dois avouer..

 

[…]  Après le resto, nous faisons un petit tour dans les ferias artisanales du coin et dégotons de supers cadeaux pour Fredo et Maya ; on leur prend des bonnets en laine où il y a marqué en gros Quellon ! Spécialité locale très typique.. Ils sont pas mal du tout, fabriqués mains et tous mignons avec un petit pompon… Nous avons vu aux infos un peu plus tôt qu’un froid polaire gèle la France depuis quelques jours avec des températures négatives partout, des bonnets seront les bienvenus.. Puis, nous laissons une petite chance au musée aperçu la veille.. Sur le chemin, on croise quelques monuments bien marrants avec guitares et pianos géants qui égayent la costanera. 
 
Arrivés au musée, l’entrée est gratuite. Il se compose d’anciens objets, vieilles photos de la ville, animaux empaillés ainsi que quelques éclaircissements sur les divinités mythologiques et croyances des peuples indigènes qui peuplèrent l’île.. Assez petit, on en fait vite le tour et nous renseignons pour aller au Hito Cero, l’endroit où s’achève la mythique Panaméricaine. Situé à environ 6km du bourg, au fin fond de la baie de Quellon, un micro (mini bus local) nous y conduit en une petite dizaine de minutes.. Arrivés sur place, nous apercevons un grand monument un peu abstrait, ainsi qu’un panneau marquant la fin, où le début selon le point de vue, de la panaméricaine. 

Celle-ci traverse 12 pays jusqu’en Alaska à plus de 22000 kms.. Un homme émet des « diplômes » pour être arrivé au bout de cette route.. Ne résistant pas, on s’en fait faire un vite fait bien fait !  Nous profitons de la vue d’ensemble que nous avons sur toute la ville malgré le ciel un peu voilé.. Nous nous décidons à effectuer le retour en marchant car nous avons le temps. Peu à peu, nous avons la bonne surprise de voir apparaître un coin de ciel bleu.. Des cygnes à tête noire attirent notre attention.. 

 

En arrivant vers le village, nous descendons au bord de mer et nous engageons sur la vase, car la mer est retirée par la marée basse.. Nous pensons un moment rejoindre le village par ce raccourci mais nous enfonçons un peu plus loin et reconsidérons la chose.. C’est tout de même l’occasion de voir la baie baignée de soleil, les couleurs vives des bateaux reprenant alors tout leur éclat.. 

        

Dans les faubourgs, plusieurs jolies maisonnettes arborent aussi de vives couleurs qui leur vont si bien.. Au port de pêche, des dizaines de bateaux sont amarrés les uns à côté des autres.. Sur l’un d’entre eux, un pêcheur vend ses poissons, des ??? je sais plus quoi m’a dit-il, enfin je connaissais pas.. De longs poissons, jolies pièces.. De retour à l’hospedaje, notre linge sèche au soleil au-dessus des brins de menthe sauvage du jardin qui le parfument.. Nous jouons également avec les chatons gris qui trainent toujours dans les parages et observons les six  mini chatous, nouveaux nés, sous leur couverture avec leur mère, sur une table à l’extérieur.. Bref, comme à la maison disait-on..