Lago del Desierto-Candelario Mancilla, 22 kms à pied, les 22 et 23 Janvier 2012

Après une bonne journée de repos..

En ce début d’après-midi, notre chauffeur du bus vient nous chercher à l’hôtel, direction le lago del Desierto, notre première étape. Distance 37kms mais sur une piste toute pourrie où on ne peut aller qu’à 20km/h, c’est long !! C’est donc sur une allure pépère que nous commençons cette aventure. Aujourd’hui, nous avons encore beaucoup de chance ; pas un seul nuage à l’horizon. Nous cheminons le long d’un ruisseau dans lequel se déversent les eaux des différents glaciers ; le chauffeur de bus nous arrête parfois pour contempler toute la chaine montagneuse et nous décrire les différents sommets. C’est impressionnant comme nous redécouvrons ces montagnes à nouveau grâce à ce point de vue différent. Après une heure et demie de route cahoteuse, nous arrivons enfin au terminus. Dès les premiers instants, je suis conquise par la pureté des eaux de ce lac. Nous croisons quelques pêcheurs à la mouche. Ils attrapent des truites et quelques saumons mais doivent les relâcher dans la foulée. 
A l’époque, on avait vraisemblablement donné le nom de Desierto à ce lac, car il n’y avait pas l’ombre d’un poisson, mais par la suite l’homme a introduit ces spécimens, au grand bonheur des pêcheurs sportifs ! Nous nous approchons du ponton où notre bateau nous attend pour effectuer la traversée du lac. Les rambardes ne sont pas très solides et nous avons bien failli perdre Ju-Mi qui en s’appuyant sur l’une d’elle, est presque tombée à la renverse ! Nous embarquons pour une petite traversée d’environ 30 minutes. Ce lac est vraiment magique, des couleurs magnifiques. Derrière nous, en fond, le Fitz Roy, toujours lui, nous fait ses adieux. Il paraît encore plus grand vu d’ici. Ici tout n’est que calme, luxe et volupté comme dirait l’ami Baudelaire.. Nous passons presque toute la traversée à l’extérieur, sur le pont arrière, près du rayonnant drapeau argentin. 


Arrivés sur l’autre rive, le capitaine du bateau nous explique qu’il y a un mirador à une dizaine de minutes pour admirer le lac depuis les hauteurs. On devrait avoir un point de vue semblable lors de la randonnée, mais décidons d’y aller aussi, histoire de se chauffer les jambes. En débarquant, un carabinero nous prend tout de même nos passeport afin d’effectuer les formalités de sortie d’Argentine en attendant que nous effectuions cette petite ballade. Celle-ci fut assez rapide même si ça grimpe sec. Le point de vue est assez beau offrant un joli panorama sur tout le lac. Nous ne nous attardons pas et redescendons au bateau pour récupérer notre chargement et reprendre au passage nos passeports. 
Le policier nous explique le chemin à suivre en nous faisant bien comprendre qu’il ne faut surtout pas camper en Argentine mais qu’à trois kilomètres près la frontière, on trouvera un petit campement. En tout nous en avons normalement pour 10km de marche avant de poser la tente. Nous voilà partis tous les quatre vers la frontière chilienne. Autant dire que les premiers mètres n’ont pas été de tout repos ; en effet, ça grimpe sévère dès le début de la randonnée, et nos sacs n’arrangent pas les choses. Mais, on tient bon et après environ 45 minutes d’efforts intenses, nous atteignons presque le sommet. Première petite pause, ça fait vraiment du bien d’enlever un peu le sac pour soulager les épaules.
[…] Plus loin, nous longeons un premier lac et poussés par la curiosité, Xabi et Stéphane décident d’aller y jeter un œil. Apparemment, ça valait bien le coup d’œil juste, ils y ont vu de belles truites et une belle vue avant que le soleil ne commence à se cacher. Sinon, la randonnée est déserte, nous ne croisons personne. Il n’y a que quelques vaches, qui nous scrutent tel des extraterrestres, et adoptent un comportement pour le moins étrange… 
Dès qu’elles nous aperçoivent, elles fuient, pour ensuite s’arrêter, se regrouper, et nous srutant en nous défiant du regard… Bizarre ces vaches ! Nous continuons et atteignons enfin la frontière chilienne… Oh bonheur ! Nous sommes vraiment contents de remettre les pieds au Chili. 
Et c’est vraiment au sens propre car nous traversons la démarcation par nos propres moyens. Il n’y a, à peine, qu’un panneau pour nous signaler que nous entrons dans un pays voisin. Aucun poste frontière, aucun garde, rien… Voilà, nous sommes au milieu de rien, dans un espèce de no man’s land, à moitié dans la clandestinité, car plus en Argentine selon nos passeports, mais pas encore officiellement au Chili ! C’est néanmoins, une amusante manière et une façon bien originale de passer cette frontière.
[…] N’ayant encore pas la moindre trace de camping dans la région, on s’arrête et on envisage de planter la tente à la sauvage. Stéphane est partisan de poursuivre encore 5 petites minutes malgré l’imminence du coucher de soleil, on sait jamais ; encore heureux car peu après, il aperçoit un toit au loin… Les garçons partent en éclaireurs. Alléluia ! C’est bien là. En fait, c’est une propriété privée mais, le type ouvre son terrain pour planter la tente. En arrivant, nous sommes accueillis par une flopée de chiens, de chats, il possède également des chevaux, nous sommes bel et bien à la ferme. Le propriétaire est sympa, il nous propose quelques bières et nous offre quelques bûches pour faire un feu de camp. Parfait ! Installés comme des princes, on profite de la chaleur du feu après cette journée harassante.


[…] Le lendemain, il nous faut une bonne dose de courage pour entamer les 12 km restants. La tentative de séduction auprès du proprio, pour qu’il nous redescende en 4X4 n’a pas porté ses fruits, tant pis ! Mais, ça devrait aller, aujourd’hui, il n’y pas vraiment difficulté et seuls nos dos sont bien endoloris par les efforts de la veille. Surtout que le soleil nous accompagne une fois de plus. 
Nous longeons la route qui mène à Candelario Mancilla ; cette partie de la randonnée est moins belle que la portion argentine, bien plus sauvage. Nous traversons tout d’abord l’aérodrome, une esplanade plane de 600 mètres de long où nous avons peine à croire qu’un avion puisse se poser convenablement. Puis, nous enjambons les bras de rivière pour entrer à nouveau dans la forêt. Nous effectuons quelques petites pauses mais dans l’ensemble, on avance plutôt pas mal. Nous apercevons le lago O’Higgins au terme de deux heures de marche ; encore une fois à part deux fois deux personnes croisées sur la route nous ne voyons pas un chat, pas même l’ombre d’une voiture. Dommage car on aurait bien fait un peu de stop…


[…] Comme prévu, les douanes chiliennes nous accueillent à Candelario Mancila, pour effectuer les formalités et ne plus errer dans la clandestinité. Pas comme prévu, il n’y a qu’eux dans les environs. Pas le moindre village en dehors des installations de la caserne. Où est passé le village ? Il n’y a en fait au bout du chemin, qu’un ponton, une aire de camping et une cabane inhabitée… Autant dire que la bière bien fraîche tant désirée lors des derniers kilomètres, on peut vite l’oublier ! Du coup, il ne nous reste qu’une seule chose à faire en attendant le bateau, profiter de la vue au bord du lac O’Higgins et de ses eaux turquoise qui s’étendent à perte de vue (oui, encore !!! on y peut rien..) et lézarder au soleil !
[…] Le bateau arrive enfin, ramenant les passagers du glacier O’Higgins. Cette croisière démarrant le matin et son coût très élevé nous ont refroidis. Ce sera pour la prochaine fois. Pour l’heure, nous larguons les amarres à destination de Villa O’Higgins, la fin de la route australe. Pas très inspirés pour donner des noms dans le coin. La ballade est agréable depuis le pont supérieur malgré de bonnes vagues et une forte houle. Ce sont les effets du vent, s’engouffrant au milieu des falaises, à tel point qu’on se croirait presque en pleine mer. Le bateau tangue de droite à gauche mais nous tenons bon, cheveux au vent, tout heureux de conclure ainsi cette incroyable aventure.

3 commentaires:

  1. salut les xabibou !
    heureux de voir que tout se passe bien pour vous, ca a l'air vraiment génial !!!
    a quand les photos du chili???
    bisous

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    1. Sacré Mout, comment ça va?? Tout va bien pour nous, c'est beau, le soleil brille et c'est la grande forme après 3 mois de voyage.. Jack sur msn m'a raconté Paris et Bruxelles, ça s'emmerde pas à ce que je vois, je suis jaloux !! Il m'a aussi donné ton adresse, 6 rue des arts, j'espère que c'est bien ça.. Si au passage, t'as celle de Nana aussi.. Les photos du Chili, c'est pour bientôt mais tout ce travaille est long et on a pas toujours le temps.. Allez les verts et à bientôt..
      Bisoux des Xabibou..

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    2. ps: travail ne prend qu'un L, je sais..

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