Quellon (Chiloé) les 06 et 07 Février 2012..

Au port, c’est littéralement un gros bordel.. Le bateau décharge encore les véhicules du voyage précedent, et les passagers attendent sur le pont supérieur pour pouvoir descendre.. On nous dit de nous mettre à l’abri dans une large cabane afin d’attendre notre tour.. Nous embarquerons après deux bonnes heures d’attente, où nous avons observé toute l’inefficacité et nonchalance du personnel de Naviera Austral.. Certains conducteurs sont aussi de gros manches à l’heure d’enfourner leurs véhicules au cœur du bateau.. Nous ne sommes pas mécontents de gagner nos sièges dans la chaleur confortable du salon passager.. Le bateau en revanche n’est pas très beau, et les accès vers l’avant sont bouclés.. Nous quittons le continent pour gagner après quatre heures de traversée, l’île de Chiloé..

 

[…] Une animatrice nous explique tout sur le parc National Tantauco, tout neuf, crée en 2006 par l’actuel président Pinera.. Il existe une rando de 5 jours, sans trop de dénivelés, se finissant dans un mini village totalement isolé d’où nous pourrions rentrer en bateau.. Alléchant programme, le seul hic c’est que les transports n’interviennent que les lundis, mercredis, et vendredis, et que demain on est mardis, donc jour off.. De retour dans notre chambre, on étudie la question très sérieusement.. On établit un budget, très intéressant, un programme de marche plutôt accessible, et cherchons des commentaires sur des expériences d’autres randonneurs.. Pas grand-chose à se mettre sous la dent, il n’est encore que très très peu visité malgré qu’il ait été déclaré l’un des 25 plus grands parcs pour sa biodiversité au monde.. Enfin, un blog en anglais nous refroidi instantanément.. Chemins boueux, tourbières, escalade, troncs d’arbres et racines en guise de sentier.. Les sangsues vivants dans les boues où l’on s’enfonce jusqu’aux genoux décident irrémédiablement un refus catégorique.. Nous nous rendons compte que cela est trop extrême pour nous et n’oublions pas que nous sommes sur Chiloé où il pleut très souvent, ça peut vite devenir très galère.. 
Cette décision prise, nous partons surveiller les préparatifs du cordero.. Il est d’ores et déjà bien embroché sur les longues tiges en fer.. Toute la famille s’est réunie avec les amis, aussi sommes nous les seuls touristes.. Ils sont extrêmement accueillants et tentent de nous mettre à l’aise.. Le maître de maison est aux petits soins pour nous et nous divertit de ces histoires et jeux de mots.. Certains ne sont pas compris mais l’essentiel est ailleurs.. Le diner est prêt, une grosse assiette de cordero chacun, patate, pain et préparation tomate oignons à la coriandre pour accompagner.. Un régal, ça vaut le coup de le laisser sur les braises pendant trois heures.. Les verres de vin s’enchainent, on a même droit à une deuxième assiette, au cas où on aurait encore un peu faim..  C’est alors que l’on nous sert des bières, et passons la soirée à discuter avec eux, comme si nous étions à la maison.. Le fil rouge sera une tasse en forme de verge, proposée à France pour boire le vin.. Le mot « bite » les a beaucoup fait marré d’ailleurs.. Une excellente soirée, décidemment, les chiliens sont vraiment de très bons hôtes.. Fin de soirée un peu gui-gui je dois avouer..

 

[…]  Après le resto, nous faisons un petit tour dans les ferias artisanales du coin et dégotons de supers cadeaux pour Fredo et Maya ; on leur prend des bonnets en laine où il y a marqué en gros Quellon ! Spécialité locale très typique.. Ils sont pas mal du tout, fabriqués mains et tous mignons avec un petit pompon… Nous avons vu aux infos un peu plus tôt qu’un froid polaire gèle la France depuis quelques jours avec des températures négatives partout, des bonnets seront les bienvenus.. Puis, nous laissons une petite chance au musée aperçu la veille.. Sur le chemin, on croise quelques monuments bien marrants avec guitares et pianos géants qui égayent la costanera. 
 
Arrivés au musée, l’entrée est gratuite. Il se compose d’anciens objets, vieilles photos de la ville, animaux empaillés ainsi que quelques éclaircissements sur les divinités mythologiques et croyances des peuples indigènes qui peuplèrent l’île.. Assez petit, on en fait vite le tour et nous renseignons pour aller au Hito Cero, l’endroit où s’achève la mythique Panaméricaine. Situé à environ 6km du bourg, au fin fond de la baie de Quellon, un micro (mini bus local) nous y conduit en une petite dizaine de minutes.. Arrivés sur place, nous apercevons un grand monument un peu abstrait, ainsi qu’un panneau marquant la fin, où le début selon le point de vue, de la panaméricaine. 

Celle-ci traverse 12 pays jusqu’en Alaska à plus de 22000 kms.. Un homme émet des « diplômes » pour être arrivé au bout de cette route.. Ne résistant pas, on s’en fait faire un vite fait bien fait !  Nous profitons de la vue d’ensemble que nous avons sur toute la ville malgré le ciel un peu voilé.. Nous nous décidons à effectuer le retour en marchant car nous avons le temps. Peu à peu, nous avons la bonne surprise de voir apparaître un coin de ciel bleu.. Des cygnes à tête noire attirent notre attention.. 

 

En arrivant vers le village, nous descendons au bord de mer et nous engageons sur la vase, car la mer est retirée par la marée basse.. Nous pensons un moment rejoindre le village par ce raccourci mais nous enfonçons un peu plus loin et reconsidérons la chose.. C’est tout de même l’occasion de voir la baie baignée de soleil, les couleurs vives des bateaux reprenant alors tout leur éclat.. 

        

Dans les faubourgs, plusieurs jolies maisonnettes arborent aussi de vives couleurs qui leur vont si bien.. Au port de pêche, des dizaines de bateaux sont amarrés les uns à côté des autres.. Sur l’un d’entre eux, un pêcheur vend ses poissons, des ??? je sais plus quoi m’a dit-il, enfin je connaissais pas.. De longs poissons, jolies pièces.. De retour à l’hospedaje, notre linge sèche au soleil au-dessus des brins de menthe sauvage du jardin qui le parfument.. Nous jouons également avec les chatons gris qui trainent toujours dans les parages et observons les six  mini chatous, nouveaux nés, sous leur couverture avec leur mère, sur une table à l’extérieur.. Bref, comme à la maison disait-on..

  

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