Dalcahue, l'île de Quinchao, Tenaun et Quemchi, Chiloé, les 10 et 11 février 2012..

Nous partons explorer l’île de Quinchao, à peine un kilomètre au large de la ville de Dalcahue.. Cette dernière n’offre guère d’intérêt.. Une visite rapide autour de son église, suffit à notre bonheur.. Nous n’avons même pas trouvé d’endroit où manger à midi, c’est pourquoi, après quelques courses rapides, nous dévellopons le stade ultime de notre super sandwich tout terrain, alors composé de thon, avocat, tomate, fromage, mayo et aji.. Préparer avec amour, c’est un régal, même si la tête de Bibou suppose l’inverse.. Bref, après ce délicieux repas, nous prenons un bus pour Achao.. Nous n’avons pas longtemps à attendre, il existe de nombreuses navette pour l’île de Quinchao, longue d’environ 20 kilomètres.. Il est néanmoins plein et nous devrons donc rester debout.. En deux minutes, le mini bus grimpe sur le bac qui nous transportera sur l’autre berge. Pendant la mini traversée d’à peine 5 minutes, nous sortons du bus, pour prendre quelques photos et profiter de la vue.. 


Nous laissons de côté Curaco de Velez où nous arrêterons sur le chemin du retour. C’est un peu dur de profiter du paysage au milieu de la foule tassée dans ce mini bus, mais déjà nous apercevons les sommets chiliens, de l’autre côté du golfe, sur le continent.. L’île est très verte à l’image de sa grande sœur Chiloé et bien vallonnée.. Au bout d’une vingtaine de minutes, nous atteignons la gare de bus d’Achao.. 
Nous nous dirigeons vers la place centrale et nous tombons nez à nez avec l’église la plus ancienne de Chiloé.. Très bien conservée et bien entretenue, elle reste tout de même relativement sobre, mais possède un très bel autel richement décorée.. C’est impressionnant la diversité et la richesse des églises chilotes, possédant toutes un charme et un cachet inimitable.. Le front de mer est magnifique.. Nous distinguons plus précisément les reliefs de la côte chilienne.. Quelques courageux arrivent à se baigner, sautant des bateaux de pêche amarrés au port.. Ils sont accompagnés de quelques lions de mer égarés.. Nous, on passe notre tour, ce sera pour la prochaine fois..


Il est malheureusement un peu tard pour nous rendre au bout de l’île et le ciel commençant à se voiler, ça n’en vaudrait de toute façon pas la peine.. En attendant le bus pour Curaco de Velez, nous nous motivons à faire un peu de stop et le résultat fut concluant, la deuxième voiture s’arrête à notre hauteur.. C’est un couple de touristes chiliens qui eux aussi visitent l’île pour la journée et se rendent au même village que nous.. Nous discutons sur la route de notre voyage et ils nous expliquent qu’ils viennent d’une ville proche de Santiago, los Andes.. 
En arrivant au village, nous les remercions chaleureusement et nous nous séparons. Peu de choses à visiter dans ce modeste village.. L’église, comme dans la plupart des villages chilotes est la principale attraction quoique celle-ci ne date que de 1971.. Sa précédente partît en fumée cette année-là à cause d’une négligence de cierges laissés sur l’hôtel.. C’est une petite bâtisse triangulaire, basse sur les côtés, qui la remplace.. Elle est tout de même inscrite au registre de l’Unesco mais n’est pas des plus intéressantes que nous ayons visités.. 
Près du gros blason qui orne la place principale, des escaliers descendent en son sous-sol.. Il s’agît d’une crypte dédiée à Galvarino Riveros Cardenas, amiral héros de la guerre du Pacifique contre la Bolivie et le Pérou, à la fin du XIXè siècle, né au village et mort lors de la bataille navale gagnée au large de Antofagasta.. Une carte expliquant à merveille les mouvements des divers bâtiments de guerre dans le temps retint mon attention de longues minutes.. 
Ce fût une victoire éclatante et décisive, si j’en crois mes souvenirs du musée de Punta Arenas, lors de la guerre du Pacifique, repoussant alors les troupes péruvienne vers le nord, les privant de leur principal navire, déchu et effaçant définitivement la présence bolivienne de la côte pacifique.. Un héros chilien.. Nous approchons enfin de la côte, assez sale et peu aménagée qui n’incite guère à la balade.. Seuls quelques oies à tête noire traînent dans le coin.. Des odeurs plus alléchantes parviennent d’une énième féria offrant elle aussi une cuisine locale.. 
Nous découvrons un énième plat local, dont j’ai oublié le nom mais pas la fabrication.. Une masse, telle une pâte à pizza, composée de farine et de patate est cuite.. Puis, il la découpe en lamelles, rajoutent de la viande de porc grillée et la roule façon escargot.. Dommage, ce n’est ni l’heure, et n’avons pas vraiment faim.. Avant de partir, un détour par l’espace d’accueil flambant neuf (étant donné le sort de l’église, je ne sais pas si c’est très drôle..) sur deux étages.. Au second, un musée sommaire nous explique encore et encore l’histoire de l’île depuis les Chonos..
[...] Encouragés par notre réussite avec le stop un peu plus tôt, nous retentons l’expérience..  A peine avons-nous marché cinq minutes et tenté d’arrêter trois ou quatre voiture que la chance nous sourit encore.. Le couple de chilien nous reprend, re-merci.. Ceux-ci vont à présent à Dalcahue, là où nous avons l’hôtel aussi leur indiquons nous le chemin jusqu’à la place et l’église après avoir traversé le mince détroit en bateau.. Ils nous déposent ainsi très près de l’hôtel.. Le retour ne nous aura rien couté !! Pour fêter ça, puisque nous avons gagné temps et argent, nous l’investissons directement dans un bon litre de bière dans un bar genre palafitos, au bord de l’eau.. Mine de rien, nous n’en buvions plus depuis quelques jours aussi, ce litre-là passa très bien..

[…] Le lendemain, bonne surprise, les nuages menaçants de la veille ont disparu laissant notre ciel bleu favori refaire surface.. Cela nous encouragea à partir sur les routes découvrir de petits villages perdus du nord est chilotes.. Petit détail, les transports sont rares, voire inexistants entre certains de ces villages aussi devrons nous refaire un peu de stop.. Après une petite heure de route, nous arrivons au petit village de Tenaun.. Avant de descendre nous demandons au chauffeur, s’il y a des transports pour aller au village suivant, celui de Quemchi.. Malheureusement, pas de surprises, il n’y a rien d’autres que des bus repartant sur Castro.. Stop obligatoire.. Un couple d’espagnols, avec lequel on avait sympathisé dans le bus, se retrouve dans la même situation et nous propose de partager un taxi.. Nous acceptons et leur donnons rendez-vous une heure plus tard, le temps de visiter le village.. 
Sur la place centrale, trône l’église ; en effet on ne voit qu’elle, tellement elle est jolie.. Elle possède trois tours d’un bleu éclatant ainsi que deux étoiles de la même couleur sur sa façade blanche.. Elle fût visiblement rénovée il y a peu.. A l’intérieur, il en est de même de sa splendeur.. C’est l’heure de la messe et nous ne nous attarderons pas afin de ne pas les déranger.. A la sortie, nous recroisons les espagnols, qui ont de leur côté cherché un taxi sans succès.. C’est un petit village, il n’existe pas ce genre de service ici.. Nous n’avons donc plus le choix et nous devrons faire du stop.. Le trafic est aussi dense que la population de ce modeste village.. Heureusement, un 4X4 conduit par une âme généreuse, s’arrête peu après et décide de nous avancer jusqu’à l’embranchement avec la route de Quemchi.. Nous nous serrons tous les quatre à l’arrière et nous voilà partis.. 
Nos chauffeurs sont deux frères, également en vacances et visitant la région.. Ils doivent se rendre voir une cascade et nous demandent si nous voulons les y suivre ; pourquoi pas, nous n’en connaissions même pas l’existence.. Ce fut une agréable surprise car nous découvrons une bien belle cascade, au milieu d’une végétation luxuriante, le soleil s’invitant lui aussi pour l’occasion.. C’est une des chances du stop, c’est qu’à chaque fois, nous découvrons des personnes locales (ou nationales..) qui nous montrent des endroits auxquels nous n’avions pas penser nous arrêter et l’expérience est toujours enrichissante..

[…] Quelques gouttes commencent à tomber alors que nous patientons toujours sur la route de Quemchi et nous nous dirigeons vers l’abri de bus.. Les espagnols, Xabi et Deborah, originaires de Pamplune et s’installant au Chili depuis peu, décident d’aller se renseigner auprès de quelques maisons que nous apercevons un peu plus loin.. A peine avaient-ils fait quelques mètres qu’ils stoppent une voiture acceptant de nous avancer un peu sur notre chemin.. Nous grimpons donc à l’arrière du pick up, avec encore et toujours ce génial sentiment d’aventure que nous recherchons dans notre voyage..
[…] L’office du tourisme étant fermé, Xabi, (pas le mien, l’autre) va se renseigner chez les carabineros pendant que nous visitons la petite église de Quemchi. Il apprend qu’il y a une fête traditionnelle au village en ce moment même.. Il faut, pour l’atteindre, gravir une longue côte.. Un chauffeur nous voyant chargés de nos sacs à dos s’arrête spontanément pour nous proposer de nous y conduire.. Décidemment, nous avons beaucoup de chance côté transport aujourd’hui, il n’est même plus nécessaire de lever le pouce !  Arrivés sur place, de nombreux stands de spécialités locales sont présents et nous décidons de nous attablés tous les quatre pour manger.. 
A défaut d’attendre une heure pour se prendre un bon plat de cordero frit, nous craquons pour un mix d’empanadas, aux fruits de mer, fromage et viande autour d’une petite bière.. Mon Xabi n’a pas de chance et ne tombe que sur ceux aux fruits de mer ! Nous avons droit au fameux spectacle folklorique que nous commençons à connaître. Les pauvres danseurs n’ont pas de chance la pluie commençant à tomber. Mais tout ceci n’affecte pas leur enthousiasme et ils accomplissent leurs danses traditionnelles avec un grand sourire.. Nous profitons du spectacle et de quelques danses aux mouchoirs, avant de regagner le centre-ville (cette fois ci à pied, mais ça descend, c’est plus facile) Par chance, quand nous arrivons près de l’arrêt de bus, il y en a un prêt à partir pour Ancud.. Deborah et Xabi partent eux à Castro.. Nous les saluons donc mais nous les retrouverons peut être à Santiago, le courant passant bien, ils proposent de nous héberger chez eux quand nous passerons par la capitale chilienne..  
Malgré un dernier trajet pluvieux, ce fût une excellente journée..     

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