Puerto Varas, Frutillar et les lacs Llanquihué et Todos los Santos, les 13, 14 et 15 Février 2012..

Nous avons dorénavant l’habitude de passer par l’office de tourisme pour avoir des nouvelles fraîches et un choix plus ample et actualisé des hébergements.. (Amis voyageurs, nous sommes très déçus par le Lonely, prix rien à voir en Argentine, adresses et cartes erronées au Chili..) 

Puerto Varas, est une ville en fort développement touristique, un peu à l’image de sa cousine Bariloche de l’autre côté de la frontière.. Du coup, les hébergements sont très chers.. Pas de soucis, ni une, ni deux, ce sera camping.. L’animatrice nous délivre également beaucoup d’infos sur les activités et excursions.. Grosse déconvenue : le prix exorbitant de la traversée des lacs pour rejoindre Bariloche.. Plus du double, grosse inflation en deux ans, en même temps, c’est très prisé et il n’y a qu’une compagnie qui propose ce voyage alors ils en abusent allègrement.. Bref, l’arrivée est un peu rude..  Accueil plutôt sympa au camping, et le terrain n’est pas trop mal.. On monte la tente en deux deux, et filons en ville.. 

Arrivés près du lac Llanquihué, on découvre enfin à loisir le volcan Osorno, triangle presque parfait surmonté d’un cône blanc de l’autre côté du lac.. C’est magnifique.. C’est lui que nous voulions grimper aussi, mais attention aux prix, ça n’a pas l’air gagné.. Finalement, on apprend que les conditions ne permettent pas actuellement de l’escalader.. Que des bonnes nouvelles quoi.. Bibou est bien blasée, enfin moi aussi.. Conciliabule sur la plage, face au monstre tranquille que l’on ne pourra donc pas dompter.. Tri des infos, étude des différentes options.. Décision est prise de quitter Puerto Varas, trop bouillant, pour l’après midi..

[…] Une demi-heure de route plus tard, nous arrivons dans un village plus calme au doux nom de Frutillar.. Un peu de foule sur la plage et en bord de mer, mais rien de bien affolant.. La vue sur les quatre volcans de l’autre côté du lac est saisissante.. L’ambiance est sereine et il se dégage des odeurs de bouffe et notamment de gateaux à chaque coin de rue.. Rentrés dans une échoppe pour une bouteille d’eau, on s’installe en moins de deux à une table, avec deux belles parts de gateau.. Tout chocolat pour Bibou qui se régale enfin avec un dessert au Chili, et Kuchen à la framboise et groseille pour moi, également délicieux.. 

La petite église en bois est mignonne, et la place offre un jeu d’échec géant avec toutes les pièces.. Autant le dire de suite, ce village, c’est une colonie allemande à part entière.. Architecture, gastronomie, habitants, tout est d’origine allemande.. Partout autour de nous, des maisons en bois, à colombage.. On se croirait en plein cœur de la bavière.. Du coup, le musée « historique » est allemand.. Il montre à travers différentes bâtisses, moulin, la maison de famille, la grange, la ferronnerie, abritant chacune des expositions, comment le village est né au milieu du XIXè siècle grâce aux migrants teutons.. Cet agréable musée en plein air, sorte de parc thématique nous occupera une bonne partie de l’après-midi.. A la fin de la visite, nous avons profité du soleil, et passé du bon temps sur la costanera près du nouveau théâtre, construit sur la plage au bord du lac et avec vue sur la chaîne de volcans.. Un cadre idyllique derrière la scène..

                         

[…] De retour au camping, on aperçoit le jaccuzi au fond du jardin en train de fumer.. Il est déjà réservé pour trois personnes, mais pas de soucis, ils acceptent de le partager avec eux.. Cool, on pourra y aller vers 22h, le temps qu’il chauffe bien. La nuit s’est bien installée lorsque nous trempons enfin un pied dans la marmite.. Première impression, mitigée : en effet on se brule en surface mais au fond, c’est gelé !! Bon, on rajoute des buchettes dans le poêle, et en remuant un peu le tout, petit à petit, ça finit par bien se réchauffer.. Entre temps, les trois autres personnes l’ayant réservé, arrivent pour prendre un peu la température et décident d’attendre que l’eau soit bien chaude.. Tant mieux, on l’aura rien que pour nous pendant près d’une heure.. Au calme, la vue étant très belle, sur toute la cité éclairée.. Lorsque nos comparses nous rejoignent, un brésilien et deux touristes chiliennes, ils ramènent avec eux deux bouteilles de vin et du champagne qu’ils partagent volontiers avec nous.. C’est vraiment grand luxe : jacuzzi et champagne, on se croirait plongés dans un feuilleton américain..

[…] Résultat le lendemain, le réveil est rude ; mais nous ne devons pas trop trainer pour être au bus à 8h15.. Nous avions en effet réservé la veille une petite croisière sur le premier des lacs que nous devions traverser pour aller jusqu’à Bariloche.. Nous approcherons ainsi du volcan Osorno et arriverons jusqu’à Peulla, une mini bourgade isolée de tout.. Sur la route du port d’embarquement, à Petrohué, nous effectuons une halte à ces fameuses cascades.. 

Celles-ci font parties du grand parc national Vincente Perez, le plus vieux du pays.. Des passerelles bien aménagées nous conduisent vers les cascades fumantes.. Le décor est étrange, entourés par cette brume se dégageant des eaux.. L’eau glisse sur de gros blocs de laves refroidis au pied du splendide volcan Osorno, qui nous apparait totalement dégagé..

Etant les premiers sur place, (facile la course contre les vieux..) nous profitons de l’endroit avant que les autres touristes n’investissent les passerelles, mais la tranquillité est de courte durée..  C’est un peu l’inconvénient des tours organisés, mais bon on n’a pas vraiment le choix.. Six kms plus loin, nous atteignons le port, où nous attend le bateau.. En gros nous allons effectuer un aller-retour sur le lac d’environ deux heures chaque trajet, jusqu’au village de Puella..  Nous voilà parti pour une traversée du lac Todos los Santos en plein milieu des Andes.. Le paysage est vraiment superbe : les superbes volcans en toile de fond, sur ce lac aux eaux turquoises.. Que rêver de mieux ?

 Nous approchons de la petite île Margarita qui trône au milieu du lac. Elle appartient en fait à la famille possédant la compagnie de bateau et Puella également ! Monopole intégral, il n’y a pas à dire, ceux-là, ils manquent de rien.. Ceux sont en fait les descendants du pionnier du lac, à l’heure des découvertes des territoires australs à la fin du XIXè siècle..  Depuis 1913, ils organisent de père en fils la traversée de ce lac, avec le succès qu’on connaît aujourd’hui.. Le père fondateur et son fils étant enterrés sur l’île, le bateau fit retentir son klaxon trois fois en passant, respectant une vieille tradition.. L’île est très mignonne, un petit havre de paix.. Nous resterons un long moment à l’extérieur malgré le froid pour contempler les eaux turquoises du lac et ces volcans..  

 

[…] Nous débarquons de l’autre côté du et devons rejoindre le petit village qui se trouve à un quart d’heure de marche en longeant le lac recouvert ici de roseaux.. Nous atteignons Puella, micro village, et découvrons très vite qu’il n’y a rien à y faire si l’on ne participe à aucune des excursions proposées.. Très bien, après un pic-nic sur l’herbe et une part de tarte au citron meringué et une part de tarte à la framboise, ce sera sieste à l’ombre, bercés par la douce chaleur estivale.. 

                         

[...] Nous disposons de la matinée pour visiter enfin Puerto Varas, avant notre bus pour Osorno.. L’ancienne gare est à deux pas.. Elle est plutôt bien conservée mais plus aucun train de voyageur ne passe par là depuis bien longtemps, aussi a-t-elle été reconvertie en centre culturel.. Un peu bizarre car elle parait encore en service, tout est en ordre, deux femmes veillent aux guichets de la billetterie et on s’attend à voir débarquer des passagers à tout moment.. Juste en face nous apercevons une très belle maison de style allemand datant du début du siècle, tout en bois intérieur et extérieur, magnifique.. Ils bossaient bien les cousins germains quand même.. 

Nous passons une dernière fois devant le lac afin d’apercevoir le volcan mais le ciel étant nuageux nous ne pouvons que l’entrevoir. Direction enfin la cathédrale, perchée sur un promontoire au-dessus de la ville.. Très belle architecture qui reprend celle d’une célèbre église allemande, Marienkirche.. Décidemment l’influence allemande est vraiment omniprésente dans le coin.. N’en demeure que c’est une merveille.. Nous aurons donc un souvenir assez mitigé de Puerto Varas.. Des atouts indéniables, mais son côté touristique en plein essor et ses prix exorbitants nous obligeant à revoir notre feuille de route nous laisserons probablement un goût amer.. Pour l’heure, la destination c’est Osorno, ville de transition vers l’argentine en bus, ville totalement différente de Puerto Varas, complètement oubliée des circuits touristiques, espérons qu’il y ait tout de même quelque chose à y faire..