Osorno et le Paso Puyhehue, les 15 et 16 Février 2012..

Une heure de bus plus tard, nous voilà entrant dans Osorno.. A première vue, rien d’extraordinaire ; c’est une grande ville de 150 000 habitants sans intérêt touristique majeur.. En fin d’après-midi, on arrive tout de même à se motiver à aller faire un petit tour en ville.. La rue principale menant à la place centrale est très animée, très marchande ; de nombreux vendeurs ambulants jalonnent la rue laissant place, petit à petit, aux grandes enseignes.. 

La place centrale est semblable au modèles observés dans d’autres villes chiliennes même si un grand taureau, sculpté en métal, trône au milieu de cette dernière.. C’est le symbole de l’élevage, activité très importante de la zone et l’emblème de fertilité et de courage de la ville.. Comme souvent, la place est très animée en ces fins d’après-midi.. Nous allons visiter l’église, oui encore !!, à l’architecture vraiment particulière ; l’armature est en béton, mais la façade est égayée par une iconographie colorée.. Sa particularité est une espèce de colonne en forme de maxi bateau en béton armé, dressée tout droit au-dessus de l’église.. L’intérieur est très lumineux, éclairé par les nombreux vitraux à dominance jaune.. 
 
Ensuite, nous nous dirigeons à l’office du tourisme afin de voir comment occuper le reste de la journée.. Tous les musées sont fermés à cette heure-ci ; elle nous indique tout de même l’ancienne gare de la ville, où trône une magnifique locomotive du début du XXè siècle.. Puis, nous rejoignons les anciennes fortifications de la ville, vestiges des premières installations espagnoles, en coupant un peu à travers chemin, au fin fond de la gare.. Par la suite, rien de bien distrayant si ce n’est pour une fois, l’impression de voir le "vrai" quotidien des chiliens, une ville « normale » parfois sale ou désordonnée mais plus réelle.. Au retour, nous plongerons au milieu du quartier historique de la ville, et découvrirons quelques maisons allemandes, encore eux !! et les traditionnelles ferias artisanales.. Rien d’exceptionnel si ce n’est la fraîcheur chaleureuse de ses habitants et son centre-ville extrêmement vivant..
                 

Le soir, en cuisine, nous rencontrons un couple de chiliens originaires du nord, en vacances dans la région.. Revenant du parc bordant la frontière avec l’Argentine, ils nous rappellent que le volcan Puyhehue crache toujours sa cendre.. Ah oui, c’est vrai, on avait vu ça aux infos quand il avait commencé son délire quelques semaines avant le départ mais n’y pensions plus.. 

[...] Pas de doutes, dès les premières hauteurs, pour passer le col séparant le Chili et l’Argentine, nous voyons bel et bien sur la route, des traces de poussière.. 
 Ces « traces se transforment très vite en de plus gros monticules tout le long de la route, ramassés depuis des mois par les services de déblayage routiers.. Et encore, le plus impressionnant risque d’être de l’autre côté de la frontière, les courants venteux poussant tout vers l’est.. En attendant, les démarches à la douane chiliennes sont longues, plus que le trajet en lui même.. Marre de passer cette putain de frontière.. Des poussières de cendres virevoltent dans l’air mimant une pluie fine.. Passeports tamponnés, nous voilà repartis.. 
 Le post frontière argentin se trouve à plusieurs kilomètres de là, sur l’autre versant de la montagne que nous grimpons alors.. Celle-ci est pour sa part bien couverte de cendres si bien que les environs sont immaculés de gris, comme de la fine neige vieillie.. Les arbres sont figés, immobiles, comme résignés au sort que la nature leur a réservé en cette journée nuageuse à tendance grisonnante où nous ne différencions qu’avec difficulté, la terre du ciel.. Un décor parfait de mélancolie.. Quelqu’un dans le bus semble néanmoins connaître le secteur et désigne le coupable de ce paysage lunaire et désolé, mais impossible de le distinguer vraiment, la colonne de poussière levée par le bus à l’arrière trouble irrémédiablement le paysage.. Voilà près de 6 ou 7 mois qu’il crache.. La veille, les chiliens m’ont montré des photos par temps dégagé aussi aurais-je aimé également voir cet énorme amas évoluant au-dessus des Andes.. Drôle de sensation une fois le pied dehors, en marchant sur ce tapis fragile.. C’est bizarrement assez collant aux chaussures en revanche.. Cette étape sera marqué par le gris, en espérant que plus loin, à Bariloche, la situation se soit améliorée dernièrement, et que nous n’en ressentions pas les conséquences.. 

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